Quel est votre ressenti à la suite de la projection pour la deuxième fois en Algérie de votre long-métrage « Karma » au 10 festival international du cinéma d’Alger ?
Je ne peux être que fier de voir mon long métrage « Karma » projeté une deuxième fois à Alger dans le cadre du Fica. Il été, projeté une première fois, lors du festival du cinéma d’Oran. Ceci étant, je suis ravi que le public algérien puisse découvrir la trame de mon film. Pour ceux qui ont raté cette projection au Fica, je les informe que mon film sera programmé, prochainement, dans certaines salles de cinéma en Algérie. Je dois signaler qu’une relation fraternelle et amicale me lie à votre pays.
Les deux personnages principaux de votre film sont diamétralement opposés mais plaqués au final d’une confusion ?
Le premier personnage principal est un jeune chrétien pauvre et le deuxième personnage est un musulman riche. A bien voir, il s’agit de la même personne. Cependant jusqu’à la fin du film, on ne peut pas savoir si c’est un ou deux personnages à la fois. C’est toute une philosophie qui s’opère. Si l’être humain est la perle de l’univers, il n’en demeure pas moins que c’est lui qui crée les différences et les entraves.
« Karma » reste un film qui prône aussi la paix et la tolérance ?
Mon film revient sur le malaise hum ain et sur les différences entre les personnalités. La finalité, c’est que la personne est la personne. Je pense que mon film « Karma » nous donne différents éclairages sur l’humain. Chaque personne peut s’immiscer dans la vie de l’autre tout en tenant comptant des différences sur le plan religieux, social, financier et ethnique. Mon dernier long-métrage pose, aussi, une série de questions importantes dont celle si le karma contrôle réellement nos vies. Il faut savoir que le dictionnaire définit le karma comme étant un principe de l’hindouisme, voulant que la vie des hommes dépende de leurs actes et vies passés. Les différences de genres, des races, des religions, de la couleur de la peau et les différentes couches sociales peuvent contribuer à une vie meilleure, au lieu d’occasionner du sang et des guerres.
Vous dénoncer, également, en filigrane l’extrémisme religieux ?
C’est un fait. De tout temps, j’ai dénoncé l’obscurantisme et « l’extrémisme religieux » qui ronge mon pays. C’est un combat pour moi que de défendre les libertés individuelles et de prôner la paix, la tolérance et le vivre ensemble.
Comment a été accueilli votre film en Egypte après la levée d’interdiction par l’administration centrale de contrôle des œuvres audiovisuelles ?
Je dirai que l’accueil des cinéphiles égyptiens a été des plus encourageants et satisfaisants à la fois. C’est grâce à la pétition lancée par un groupe de cinéastes et d’intellectuels égyptiens ainsi que la société civile que le visa d’exploitation de mon film a été restitué l’année dernière. Il a été, aussi, bien accueilli en Egypte par les critiques, les hommes de religions et l’Etat. Il est important de signaler qu’il a été projeté en Algérie, au Maroc, en Jordanie et à Dubaï. Il a remporté en mars dernier, le prix de l’Étalon d’argent au Fespaco.
On croit savoir que vous avez un projet qui vous tient à cœur : Celui de venir en tourner en Algérie une partie de votre film « El- Andalous » ?
Il est tout à fait juste que je suis sur le projet d’un film intitulé « El-Andalous ». La narration se situera dans le courant du 16 eme siècle. J’essayerai de démontrer ce cosmopolite, composé de diverses populations aux origines et croyances multiples. Le film sera tourné entre l’Algérie, le Maroc et l’Espagne. De même des comédiens étrangers à la réputation bien assise seront de la partie. Il s’agira d’une coproduction avec plusieurs partenaires.