« Elever les handicapés au rang qu’ils méritent »
Projeté au 11ème Festival International du Cinéma d’Alger, le film documentaire « Catwalk » met en avant plan la participation de cinq personnages aux besoins spécifiques, à la Fashion Week de New-York.
Au lendemain de la projection, lors du débat, samedi 10 décembre 2022 à la salle Frantz-Fanon (Oref), le réalisateur a rappelé que l’idée de son film a commencé quand Emma Ortlund, souffrant de crises d’épilepsie, a écrit une lettre au fondateur du théâtre Glada Hudik, Pär Johansson, lui demandant de l’aider à réaliser son rêve : devenir top model. « Initialement, l’idée c’était d’avoir un spectacle secondaire, juste à côté de la Fashion Week et des défilés principaux. Après l’approbation, le staff de cet événement a réussi à faire beaucoup de pub autour du spectacle, suscitant l’intérêt chez beaucoup de personnes, notamment celles connues dans le domaine de la mode, a-t-il déclaré.
Le film « Catwalk » fait partie d’un programme d’éducation nationale en Suède. Notre orateur avoue qu’il a fait le choix délibéré d’omettre de parler des handicapes dont souffre chacun des cinq personnages du film.
Concernant le volet financier, il explique : « Il fallait collecter beaucoup d’argent, faire preuve de beaucoup de créativité pour inciter les gens à venir voir le film. (…) Nous avons dépensé beaucoup d’énergie pour faire une grande production. Nous ne voulions pas faire un petit documentaire où l’on verrait des personnes souffrantes de handicap On a voulu élever ces personnes au rang qu’elles méritent. On voulait tout simplement monter au monde la beauté de ces personnes. »
A rappeler que le film a bénéficié d’un financement privé, émanant de personnes qui soutiennent cette cause. A la question de savoir si l’Etat Suédois soutient la production cinématographique, l’intervenant, indique que « son pays a un système similaire, à celui de la France où 10% des revenus générés par la vente des tickets de cinéma sont versés dans un fond spécial, aidant la production cinématographique ».
Il confesse qu’il n’a jamais été aussi stressé de montrer son film aux cinq protagonistes. « C’était une grande responsabilité. Je me demandais si j’avais bien véhiculé le message de ces cinq personnages. Le film a connu un immense succès. C’était le plus grand succès du box-office pendant très longtemps, notamment avant la pandémie », raconte-t-il.
Pour conclure, l’orateur suédois confie qu’il a fait un autre documentaire sur la vie de ces cinq personnages pendant la période du Covid 19.