Clôture du 11ème Festival International du Cinéma d’Alger 13 décembre 2022

La fondation palestinienne « Shashat » honorée

Entre autres nouveauté de l’édition 2022 du festival : La fondation palestinienne « Shashat » (écrans) a été honorée, lors de la cérémonie de clôture du festival, ce samedi 10 décembre 2022, au soir, à la salle Ibn Zeydoun (Oref), Alger.

La jeune réalisatrice palestinienne Dina Amin, formée par « Shashat », a reçu le trophée remis par Zehira Yahi, commissaire du festival. « Je rêvais de venir en Algérie. Je suis venue pour la projection de mon film « Vine leaves » (feuilles de vigne). Shashat m’a offert l’occasion de réaliser ce court métrage sur ma grand-mère syrienne qui vit actuellement à El Qods. C’est une histoire d’exil », a-t-elle déclaré.
« C’est un hommage particulier que nous rendons à Shashat. C’est manière aussi de saluer tous les efforts palestiniens pour produire du cinéma dans des conditions difficiles. C’est aussi une manière de rendre hommage au travail fait par les jeunes, l’avenir de la Palestine », a soutenu, de son côté, Ahmed Bedjaoui, directeur artistique du FICA.

La fondation « Shashat », qui existe depuis 2005 et qui est basée à Ramallah, soutient les femmes cinéastes en Palestine et organise annuellement le festival du cinéma féminin à Ramallah et à Ghaza. Elle travaille avec au moins 450 institutions culturelles, écoles, universités et associations en Palestine et organise régulièrement des projections-débats de films surtout à destination des jeunes. Elle a produit cinq études sur l’évolution du cinéma palestinien.

Par ailleurs, la fondation organise également des ateliers de formation, des projections de films, y compris dans les camps de réfugiés et les lieux marginalisés, et loue, à des prix symboliques, du matériel pour les jeunes cinéastes afin de concrétiser leurs projets artistiques.  Son programme actuel, mis en ligne, est « Yalla nchouf film », soutenu par l’Union européenne (UE).

« L’occupation israélienne limite notre mouvement. Nous n’avons pas la liberté de filmer les soldats israéliens. L’acte de filmer est dangereux. Il n’y a qu’à citer l’exemple de la journaliste Shireen Abou Aklah, tuée en faisant son métier. C’est un exemple pour le monde entier », a déclaré Dina Amin.
« Le cinéma nous permet de défendre la cause palestinienne en tant que femmes. Nous n’avons pas suffisamment de moyens financiers pour réaliser des films. Nous sommes en crise. Et nous continuons à chercher des fonds pour financer nos projets à travers les plateformes arabes, mais ce n’est pas suffisant », a-t-elle ajouté.