Les Chansons que mes frères m’ont apprises se distingue comme une fiction aux codes d’une une œuvre documentaire à travers laquelle la cinéaste s’introduit dans le quotidien languissant d’une famille amérindienne.
Un travail majeur pour la réalisatrice Chloé ZHao qui parvient à montrer l’intime. La détresse d’une famille éparpillée vivant dans la réserve du Pine Rige au Dakota du sud. Une région aux paysages époustouflant à couper le souffle, q’une petite fille Jashaua et son frère Johny parcourent à leurs heures perdues histoire de tuer le temps qui passe. En effet, comme toute la population dans cette réserve l’ennui est le premier ennemi à combattre dans un quotidien au rythme paralysant et désenchanteur. Après avoir terminé ses études rêve déjà d’ailleurs. Il souhaite partir avec son amie à Los Angeles pour trouver du travail. Cependant l’avenir de sa sœur, devenue si proche de lui, après le décès de leur père demeure incertain et pesant.
Johnny s’interroge alors sur son existence dans la réserve, dont la majorité des habitants sont des Sioux oglala, des descendant des Lakotas. Des indiens qui mènent aujourd’hui dans une déprimante monotonie une vie précaire ou les jeunes n’aspire pas à grand choses. Reclus , privés de rêver sinon à devenir champion de rodéo ou vivre de débrouillardise en trafiquant de l’alcool. Johnny, lui, a de grands projets mais d’abord il faut quitter la réserve . Cependant il se rend compte que son obsession n’est que l’expression incessante d’une fuite en avant. Se séparer sa sœur, est certes un choix nécessaire pour les libérer de leur condition. Mais l’abandonner sera par conséquence la mort d’un espoir en élan :celui de répercuter l’existence des siens, de ses ancêtres dont la mémoire agonise aux frontières de cette réserve qui s’avère au final comme un huis clos oppressant. Un peuple condamné à la marginalité. Une œuvre poignante .